Naturellement soucieux du développement durable et préoccupés par les enjeux environnementaux, nous nous demandons quelles sont les bonnes questions à se poser avant d’acheter notre bateau. Certains bateaux polluent-ils moins que d’autres ? Avec le temps que va devenir notre bateau ? Des labels existent-ils pour s’y retrouver ? Les plaisanciers sont-ils sensibilisés sur les attitudes éco-responsables ? Bref, comment faire le bon choix pour choisir son bateau lorsqu’on a l’âme « écolo » ?
1% de la pollution maritime vient de la plaisance
Commençons par nous rassurer grâce à une étude réalisée par la Confédération Européenne des Industries Nautiques (European Confederation of Nautical Industries, ECNI en Belgique), qui démontre que la pollution des bateaux de plaisance est souvent surévaluée.
77 % de la pollution marine provient des activités terrestres.
12 % de la pollution marine provient de l’ensemble des activités marines (transport maritime, transport d’hydrocarbures et de produits dangereux, activités portuaires, interface port-navire, marées noires, dégazages).
la plaisance représente moins de 1% de la pollution maritime totale.
Si la pollution marine provient donc surtout des activités humaines terrestres il est difficile de la tracer et elle est invisible du grand public. Contrairement aux activités de plaisance qui sont très souvent à tort accusées car elles sont visibles de tout un chacun.
L’incitation à l’innovation
Afin de favoriser le développement de nouveaux bateaux éco-responsables, la Fédération des Industries Nautiques (FIN) a mis en place depuis 2005 un concours récompensant chaque année « la recherche et le développement en matière de produits, de systèmes ou de concepts adaptés à la plaisance » qui protège au mieux le milieu marin.
Les thèmes des innovations et de gains environnementaux peuvent être variés : énergie à bord, eau potable, eaux usées, gestion des déchets, systèmes de propulsion, etc.
Les « gagnants » de ce concours annuel qui se déroule lors du salon Nautic de Paris reçoivent des aides financières. Sont-elles par contre suffisantes pour faire faire aux constructeurs un pas de géant en terme d’innovation ?
Le Label « Bateau Bleu » : 100% français
Ce label est 100% français et seuls les adhérents de la FIN peuvent bénéficier de celui-ci (marques françaises ou étrangères commercialisées en France).
Aujourd’hui, plus de 5 000 bateaux (ayant des couchettes et des toilettes) et une centaine d’équipements sont labellisés : « BATEAU BLEU ». Ils doivent répondre à un certain nombre de critères, notamment : la gestion efficace des eaux noires (eaux des toilettes), un système permettant le non débordement du carburant lors de l’avitaillement et la remise du guide du plaisancier.
« A terme, le label bateau bleu évoluera pour valoriser les démarches d’éco-conception des chantiers. C’est tout l’enjeu ambitieux du projet « FINECO » que nous portons actuellement. Il s’agit d’une action collective d’éco-conception dans la filière nautique française, labellisée par le pôle de compétitivité EMC2 », détaille Guillaume des Lions, Secrétaire Général Adjoint de la FIN.
Sur les salons ou chez les revendeurs, les bateaux exposés qui sont labellisés, sont normalement repérables par le logo « bateau bleu » apposé sur les coques grâce à un autocollant. Cependant, nous avons déjà remarqué que ce marquage ne tape pas facilement à l’œil et que certains constructeurs ne mettent pas en avant le label. Nous regrettons qu’il soit difficile d’identifier les bateaux « Bleus » des autres bateaux.
« A ce jour près de 15.000 bateaux labellisés ont été vendus » d’après Guillaume Arnauld des Lions, qui nous conseille de consulter « la liste des bateaux labellisés qui est disponible sur le site internet de la FIN ».
Naviguer Eco-responsable : surtout une question d’attitude !
Lors de l’achat d’un bateau labellisé bleu, « le guide du plaisancier » est remis en mains propre à son propriétaire afin de le sensibiliser aux bonnes pratiques qu’il devra mettre en œuvre pour un meilleur respect de l’environnement. Des conseils concrets sur les eaux grises (contenant des produits d’hygiènes ou d’entretiens) sont par exemple communiqués. Ce guide ne devrait-il pas d’ailleurs être dans les mains de tous les plaisanciers ?
Car tout le monde ne possède pas un bateau labellisé et les architectes et les chantiers auront beau concevoir les bateaux les plus propres, si les plaisanciers n’adoptent pas le reflexe « éco-responsable », cela ne servirait pas à grand-chose.
Cependant, il faut bien reconnaitre qu’une grande majorité des plaisanciers est réellement sensibilisée au respect de l’environnement, certainement de façon beaucoup plus forte que la moyenne des consommateurs. La dégradation de l’environnement marin réduirait considérablement le plaisir de naviguer. On peut souligner sur ce plan les actions de sensibilisation menées par la FIN avec le « Guide du Plaisancier » (www.industriesnautiques.fr > Nos actions > Environnement > Label Bateau bleu) et de l’Union Nationale des Associations des Navigateurs (UNAN).
Pour plus d’informations, nous vous conseillons également de lire les deux guides publiés par le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques (CSNPSN) sur l’impact environnemental du nautisme.
Réagissez : Avez-vous le sentiment d’être suffisamment informés, sensibilisés concernant cette problématique ? Aimeriez-vous que les bateaux ayant le label « bleu » soient plus facilement identifiables ? Partager votre opinion avec les autres plaisanciers !
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